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  • Tant que mes jambes me permettent de fuir, tant que mes bras me permettent de combattre, nulle crainte : je puis agir. Mais lorsque mes mains et mes jambes se trouvent emprisonnées dans les fers des préjugés, alors je frissonne, je pleure...
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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 03:59

Des gens ordinaires, dépourvus de toute hostilité, peuvent, en s'acquittant simplement de leur tâche, devenir les agents d'un atroce processus de destruction. En outre, même lorsqu'il ne leur est plus possible d'ignorer les effets funestes de leur activité professionnelle, si l'autorité leur demande d'agir à l'encontre des normes fondamentales de la morale, rares sont ceux qui possèdent les ressources intérieures nécessaires pour lui résister.

Le facteur déterminant du comportement est l'autorité bien plus que l'ordre en soi. Les ordres qui n'émanent pas d'une autorité reconnue perdent toute leur force. Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'ils font, mais pour qui ils le font.

Alors que le sujet conformiste soutient que son autonomie n'a pas été compromise par le groupe, le sujet obéissant affirme que la sienne n'a pas eu à intervenir et qu'il ne peut être tenu responsable de ses actes. Le sujet obéissant explique son comportement en rejetant toute implication personnelle et en l'attribuant exclusivement à une exigence extérieure à lui, imposée par l'autorité.

Ce n'est pas dans le défoulement de la colère ni de l'agressivité qu'il faut chercher la clé du comportement des sujets, mais dans la nature de leur relation avec l'autorité. C'est à elle qu'ils s'en remettent totalement. Ils se considèrent comme de simples exécutants de ses volontés ; s'étant ainsi définis par rapport à elle, ils sont désormais incapables de la braver.

Nous trouvons une série de gens qui s'acquittent de leur tâche et dont la préoccupation majeure est d'ordre administratif plus que moral.

Les individus concernés font une distinction très nette entre l'action destructrice qu'ils exécutent en service commandé et leurs sentiments personnels. Ils se sentent vertueux dans la mesure où ils estiment que leur conduite leur est entièrement dictée par les ordres d'autorité.

Les valeurs individuelles telles que loyauté, conscience du devoir et discipline découlent des besoins techniques de la hiérarchie. L'intéressé les ressent comme des impératifs moraux totalement personnels, mais en fait, au niveau de l'organisation, ce ne sont que des conditions techniques préalables nécessaires au maintien de la cohérence du système.

Il existe une fréquente modification du langage dont le rôle est d'empêcher les actes d'entrer en conflit direct avec l'expression verbale des concepts moraux de chacun. L'euphémisme en vient à dominer le langage ; il ne faut pas y voir l'emploi frivole d'un artifice de style, mais un moyen de préserver l'individu de toutes les implications morales de ses actes.

Dans l'esprit du subordonné, la responsabilité se déplace invariablement vers le haut.

Les actions sont presque toujours justifiées par la formulation d'une série d'objectifs positifs, elles acquièrent ainsi une véritable noblesse à la lumière d'une haute idéologie finale.

Il est toujours mal vu de critiquer une ligne d'action destructrice, voire d'en faire un sujet de conversation.

Quand la relation entre le sujet et l'autorité demeure intacte, des mécanismes psychologiques entrent en jeu pour réduire la tension crée par le fait d'exécuter des ordres contraires à la morale.

L'obéissance est incluse dans un vaste contexte dominé par les relations sociales, le désir de promotion et les routines techniques.

Typiquement, l'auteur de l'action n'est ni un personnage aux prises avec sa conscience, ni un être pathologiquement agressif exploitant sans merci une position de force, mais un fonctionnaire à qui l'on a confié une tâche précise et qui s'ingénie à donner l'impression qu'il s'en acquitte avec compétence.

A une très grande majorité, les gens font ce qu'on leur dit de faire sans tenir compte de la nature de l'acte prescrit et sans être réfrénés par leur conscience dès lors que l'ordre leur paraît émaner d'une autorité légitime. 

 

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